Composants, cartes graphiques… d’où vient la pénurie high-tech ?

Il ne vous aura pas échappé que toute la high-tech est perturbée par des pénuries. Commençons par une touche positive ; nous ne serions probablement pas dans une situation incroyablement tendue si cette génération de cartes graphiques et de consoles (entre autres) n’était pas aussi qualitative ! Un peu de méthode Coué ne fait jamais de mal… et maintenant passons à la déception et à ses origines.

Les RTX 3000 ont tenu leurs promesses en termes de performances. Dès les annonces et les premiers benchmarks, la demande promettait d’être soutenue.

Surtout que cette génération partait sur un socle technologique alléchant, les couts étaient révisés à la baisse, ce qui donnait l’occasion à NVIDIA de proposer des cartes plus performantes et moins chères que l’ancienne génération. C’était aussi une façon de contrer l’arrivée des nouveaux GPU d’AMD avant de connaitre, hypothétiquement, le même sort qu’Intel sur le marché du CPU.

Le gros bond en perfs des nouvelles générations de cartes graphiques a légitimement donné envie à tout le monde…

Le combat s’annonçait serré et se préparait surtout sur un terrain miné, car la crise sanitaire provoquait depuis déjà quelques mois une forte demande sur la high-tech et des bouchons sur les chaines de production.

Ça n’a pas loupé, les cartes se vendent comme des petits pains, et le manque de composants s’est vite fait sentir, chez AMD comme chez NVIDIA. Surtout, elles creusent l’appétit de deux types de prédateurs : les « mineurs » et les « scalpeurs ».

Un marché déséquilibré et saturé

On ne s’étendra pas trop sur le sujet, bien connu. Les cartes graphiques sont traquées par les « mineurs » de cryptomonnaie. Leurs motivations sont simples : plus ils ont de puissance GPU, plus ils interviennent dans le calcul permanent que requiert la blockchain et en tirent profit.

Face à eux, les « scalpeurs » : ces acheteurs/spéculateurs utilisent des bots pour acquérir des produits, du High-Tech aux sneakers, afin de les revendre beaucoup plus chers. À ceux qui se moquent des « consoleux » qui craquent pour une PlayStation ou une Xbox à 1300 €, sachez que nous avons vu des anciennes générations de RTX partir plus cher que leur prix d’achat en 2019. Même des GTX 1080 ti s’arrachent à prix d’or sur le marché de l’occasion… De notre côté, nous évitons globalement bien ces phénomènes de par nos méthodes en supprimant les commandes de bots par exemple qui représentent un tiers des commandes de cartes graphiques chez nous.

Tout ça pour vous affirmer avec une quasi-certitude que tant que l’offre ne sera pas plus conséquente, les scalpeurs continueront leur traque.

La raréfaction des produits crée son prévisible effet levier sur les prix. Les cartes des constructeurs sont bien au-dessus des tarifs dévoilés par NVIDIA. La disponibilité et la concurrence referont partir les prix à la baisse.

Un ensemble de phénomènes nuisibles d’autant plus que la demande est forte, y compris du côté des consoles. La PS5 bénéficie du même effet que la PS2, à savoir une rétrocompatibilité et des jeux améliorés. Le catalogue encore si maigre de la dernière génération et les décalages de sorties ne découragent donc pas les joueurs. La Xbox, avec son game pass et sa capacité à lire les jeux des générations précédentes, est évidemment logée à la même enseigne.

Les chaines saturées par plusieurs secteurs d’activité

Si jusque-là nous étions concentrés sur la demande, soyons clairs, c’est aussi du côté des chaînes des productions que cela se passe.

En matière de cartes graphiques et de consoles, les puces sont en grande majorité assemblées dans les usines du géant TSMC qui s’occupe par exemple d’AMD (CPU et GPU), des PS5 et des Xbox series. De plus en plus d’autres secteurs d’activité font également appel à leurs services, or le constructeur ne peut pas répondre à une telle demande.

Qui plus est, la crise du Covid a aussi déstabilisé les fournisseurs qui peinent à livrer suffisamment de galettes de silicium, de condensateurs et de substrats ABF (sorte de film isolant nécessaire à l’élaboration de Microprocesseurs).

Tous les composants se font rares, même des pièces nécessaires au Wifi, à l’audio, aux écrans. Et toute la chaine révise ses couts à la hausse, y compris le coût du transport, comme par exemple celui d’un conteneur, multiplié par 5 en l’espace de 6 mois.

Ainsi, les plus gros acheteurs ont la priorité. Apple ou Samsung avec leur demande colossale pour le marché mobile se taillent la part du lion.

NVIDIA s’est donc tourné vers Samsung pour les RTX 3000 gravées en 8 nm, technologie dans laquelle le Coréen a beaucoup investi après des premiers soucis de rendement qui n’ont pas aidé.

Et ce n’est pas tout, le substrat ABF est aussi l’un des éléments nécessaires à la composition de l’électronique pour les serveurs 5G, les puces des voitures connectées, le cloud (etc.). Il pourrait être en pénurie jusqu’à la fin 2021, et par effet domino, créer des retards dans la fabrication de nos produits multimédia.

©TSMC

D’autant que d’autres secteurs connaissent de fortes crises pour les mêmes raisons : c’est le cas de la mémoire Flash qui se retrouvent dans nos SSD, barrettes de mémoire et plein d’autres objets High-Tech ; c’est le cas aussi pour l’automobile et l’électroménager or ces acteurs pèsent lourd lorsqu’il s’agit de s’octroyer une place prioritaire sur les chaines de production. 

Quant aux cartes graphiques, leur simple raréfaction provoque une hausse « logique » des prix qui plus est, malheureusement, dans un contexte où les loisirs à domicile dominent.

Comment contrer la pénurie ?

Vous vous attendiez à une réponse construite avec une méthodologie… Il n’y en a pas ! On nous reproche souvent sur les réseaux sociaux le manque de disponibilité des produits alors que nous n’avons aucune marge de manœuvre sur ce point. Cela ne veut pas dire que l’on ne vend rien, loin de là, mais chaque mise en ligne provoque un afflux massif et une disparition des produits en quelques minutes. Les arrivages sont certes réguliers mais limités en quantité et nous permettent ainsi d’honorer seulement petit à petit les commandes.

La vérité est que si nous en recevions 5 fois plus, elles s’écouleraient de la même façon, et c’est autant de perte pour notre site et de frustrations pour nos clients.

Même si en tant que distributeurs nous avons parfois quelques informations confidentielles, il ne s’agit que de court terme, et bien malin celui qui saura prédire la fin de cette crise.

Les plus optimistes évoquent le début de l’été, mais c’est oublier la pandémie qui à chaque fois ajoute des poussières dans des engrenages déjà bien grippés. La période de juillet à septembre semble plus crédible, avec en prévision une hausse des ventes au moment des fêtes et peut être encore des phénomènes de pénurie.

Alors maintenant comment faire pour s’équiper en GPU ? Tout d’abord, inscrivez-vous aux alertes de disponibilités des produits, PC ou carte graphique, qui vous intéressent, directement sur la fiche. Vous serez prévenus dès leur retour en stock (attention, cela va vite).

D’autre part, les commandes étant traitées dans leur ordre chronologique, restez positionnés dans la file d’attente, votre patience sera récompensée 😉

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